1.9.06

Message d'Amour #02



Avant de passer à la journée de Mardi, un petit point sur la soirée du lundi.





Ce jour-là, la seule signalétique valable (hormis ce panneau en lettres découpées sur nappe provençale pour l'EXPO PEINTURE, qui n'avait pas grand chose à voir avec la typographie — bien qu'un peu plus tard Fred Smeijers et Eric Kindel nous offrirent un bel exposé sur des techniques similiraires) à Lurs était les panneaux indicateurs de l'exposition Excoffon, je me rappelle encore voir Sandra en coller de-ci, de-là, un peu partout dans le village.




L'ambiance visuelle de ces rencontres étaient donc bien évidemment sous le signe d'Excoffon, puisque le programme, les badges et tout le reste étaient composés en Antique Nord et en Antique Olive. Mais le plus fin je trouve, était le visuel créé pour le fléchage et les cartons d'invitation de l'exposition. Je trouvais assez malin de représenter Excoffon en peintre et d'y superposer des tracés régulateurs et la silhouette d'un R de la Banco, qui, avec intelligence, rappelait à la fois le prénom du créteur, mais scindé en deux (enfin c'est une interprétation personnelle) faisait apparaître les initiales du même monsieur.




Bon évidemment comme n'importe quel vernissage, les gens étaient venus pour les petits fours, qui m'a foi étaient tout à fait délicieux, à mille lieues de ce que nous infligeait l'Oulivié (typiquement provençal le traiteur et encore j'oublie le tilde sur le u, qui comme vous le savez est une diacritique folklorique au pays du Mistralou — il faudrait peut-être prévenir le consortium Unicode pour le rajouter dans une énième extension de l'alphabet latin, j'en parlerai à M.HARALAMBOUS, promis), avec des choses assez fines comme des gressins entourés de pancetta etc… Du coup, personne, à part les gens qui étaient vraiment venus pour l'amour de la typographie, n'a vraiment regardé le diaporama (certains diraient "slide") des photos prises par de nombreux bénévoles (dont vous faites sûrement partie) en quête d'Excoffon un peu partout à travers le monde ! Sandra et Julien nous prouvèrent donc avec brio, que le Việt Nam était un bon exemple contemporain de la permanence des caractères qui enchantèrent la France des années 50. Une fois, sustentés nous fûmes conviés à une projection d'un interview de José Mendoza racontant avec panache maintes et maintes anecdotes sur la période où il travaillait avec Excoffon (quelques minutes arrachées à 5 heures d'interview, saluons la performance des monteurs du film). Par la suite, Sandra et Julien furent assaillis de questions qui ne me semblaient pas être en rapport réel avec leur travail pour l'exposition mais bon — pourquoi ce diaporama ? pourquoi ne pas travailler sur les restaurants chinois qui utilisent constamment les caractères d'Excoffon ? J'en passe, et des meilleures… Alors qu'il me semble que le choix de montrer la persistance des lettrages à la Excoffon par le biais d'un appel à contribution suffisait à démontrer que oui effectivement la France et d'autres pays encore restent marqués par le tracé Excoffon et que cette existence dans la ville qu'elle soit d'ordre nostalgique ou grotesque avait bien sa place dans un moment un peu excentré de l'exposition même qui se voulait, elle, plus didactique et biographique. Pour tout dire, nous avions bien fait de rester ce soir là, au lieu de faire un barbecue comme prévu.
Mais la soirée était loin d'être finie, un autre film nous attendait. Un film de Peter Keller sur les 50 ans de Lure (en 2002 ?) avec des interview des "anciens" toujours présents aujourd'hui, film qui m'a permis d'enfin apprendre les noms des gens qui gravitaient autour de moi.





Mais passons à Mardi il est temps, car si je continue comme ça on est pas rendus à dimanche. Marid, mardi, mardi. "Lettres Pochées", les pochoirs, les stencils quoi. Une matinée sur ce thème était prévue ce jour-là. Nous fûmes plongés dans l'ambiance de la technique de la lettre au pochoir avec un chouette diaporama de livres de chœur (dont certains de la région — notamment celui du Monastère de Ganagobie, nom de village cher à notre cœur) animé par le sémillant Claude-Laurent François. Une bonne introduction au travail de MythBusting de Fred Smeijers et Eric Kindel, qui furent d'ailleurs guidés par Claude-Laurent François pour trouver certains documents historiques en France. La démarche de Smeijers et Kindel était simple, à partir d'un texte descriptif de la technique de la lettre pochée de Gilles Filleau des Billettes, recréer le processus aujourd'hui. La présentation était très didactique et amusante, où Kindel et Smeijers nous faisent part de leurs découvertes, retours en arrière et réussites ! J'ai été épatée par les documents historiques ici, puisque je l'avoue, cette méthode de reproduction de la lettre ne me semblait pas aussi ancienne ! On a également appris que nos amis allemands fabriquaient des pantographes "jouets" pour les enfants et qu'on pouvait en acheter en ligne, à celui qui trouve sur le net ! (J'ai cherché vite fait sur ebay je n'ai trouvé que des antiques.)



Mais les émotions de la journée étaient bien loin d'être finies. Jean-François Porchez était en mission pour nous réveiller de la torpeur post-repas. Et ce fut une réussite, en plus de nous prouver qu'une fois de plus il était bien le Dandy de la typographie française, il nous offrit une présentation très pédagogique et nous avons navigué à travers ses travaux les plus connus (la Parisine) et ceux encore en cours et plus confidentiels (le Henderson). Cette conférence restera toujours dans la mémoire de la partie la plus jeune de l'audience, au moment du show Deréon, surtout à voir les plus de soixante-dix ans assister à plus de 5 minutes de Beyoncé. Nous n'oublierons pas non plus la Mini P22, ni la veste à rayures rouges et blanches (faisait-elle ombrage au polo rose du jour précédent, je ne sais pas). Magique !

Au fait si quelqu'un trouve la traduction officielle en français de Stylistic Set, ça serait cool (parce qu'on a entendu tout et n'importe quoi à ce moment là — "Style de Paragraphe ?" Nan-Nan, bref.)

Mais parfois il y a aussi des petites personnes. La petite personne est un petit gribouillis sorti de la tête de Perrine Rouillon, c'est un autre avec qui elle dialogue sur le blanc de la page, sans cesse. Mais la petite personne n'est pas qu'un petit dessin en bas de page, c'est une attitude. Je garde le souvenir chaleureux de Perrine Rouillon ajustant le micro à Frédérique Mathieu, demandant à Gérard Verroust de parler moins fort, se déchaîner sur Gnarls Barkley. Une petite personne tout le temps, toujours.

Pour ce qui vient après, je ne me prononcerai pas, je n'ai pas vu. (Mais si quelqu'un se sent d'en faire le rapport le blog est ouvert).

Pour ce qui vînt bien plus tard encore, aurai-je le courage de mes opinions ? Allez, oui. Interactivité. Le sujet était difficile et en nous présentant quelques exemples lors d'une conférence, expliquer l'interactivité était encore plus difficile. Deux sites étaient mis en avant, un sur internet, histoire participative autour du mythe d'Apollon et Daphné, ils se poursuivent dans une forêt numérique, les textes s'entremêlent. L'autre, un film scindé en deux dont le spectateur a le contrôle des vitesses. Une ou deux jeunes filles sur une grande roue, jusqu'à découvrir qu'il n'y a bien qu'un seul et même personnage (auto-clonage ?). Interactivité certes, novateur, bon pas trop, mais pourquoi pas. La suite : un décryptage des différents types d'interactions sur le web, la réalité (?) des relations entre les humains sur la toile. Version un peu glauque et voyeuriste du tout. Après tout on aura pu observer un énorme sexe turgescent et plusieurs paires de seins. Un projet en découle, on le trouve sur le site d'arte. À vous de juger. C'était le moment arty de la semaine, il en fallait bien un.
Si quelqu'un a les liens de la première partie de la conférence je veux bien les mettre en ligne.

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La suite encore après, si j'ai le courage.

Composé par londoncalling @ 11:31 AM

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Alors, plusieurs réactions :
• Il y a, il me semble, dans ce récit détaillé, une légère ommission : la deuxième conférence de Fred Smeijers, où notre héro nous expliquait son travail de créateur de caractères. Cependant le seul qualifiquatif qui tienne étant trop mortel ! tout commentaire semble plutôt vain.
• Pour le Déréon show il me semble important de préciser que c'était Ladislas Mandel qui était assis sur l'enceinte…
«Interactivité certes, novateur, bon pas trop» en plus de l'inovation, je me permet de remettre en cause l'interactivité même de la chose !
• Les puces c'est pour toi Pauline, Enjoy !

Blogger Mathieu a dit @ 5:15 PM #
 

Stylistic set = jeu de style [de caractère].

Blogger Jean-Baptiste a dit @ 8:25 PM #
 

JB > merci pour la translation
Maat > En fait, puisque J'AI réussi à te faire dédicacer ton counterpunch par Fred himself, tu pourrais me rendre service en te chargeeant toi-même du petit compte-rendu sur son travail (si tu as le temps bien sûr)!

Blogger londoncalling a dit @ 11:42 AM #
 

la suite! la suite!

Anonymous Anonyme a dit @ 5:48 PM #
 

D'accord Pauline, je t'en suis infiniment reconnaissant. Alors voilà :
Fred Smeijers nous présenté sont travail sans Eric Kindell -> formidable.

Blogger Mathieu a dit @ 6:51 PM #
 
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