21.7.06
Excoffon, ils n'auraient pas raison?
Voilà, tout le monde a compris que je reviens tout juste du petit safari typographique entièrement dédié à Excoffon qui est à l'honneur cette année aux rencontres de Lure.
Et là, émerveillement, il s'est passé quelque chose. J'aurais pu crier au «scandale» une bonne demi-douzaine de fois en voyant le Mistral, Choc, ou autre Banco, utilisé à tord et à travers dans les devantures des commerces et services parisiens, mais non, rien de tout ça. Les caractères de Roger Excoffon tout comme leurs utilisateurs se retrouvent dans ces enseignes, le temps d'une symbiose inédite...
À titre d'exemple, le restaurant au nom évocateur de Série LimiThée dont la tenancière m'annonce fièrement au moment où j'arrive:«Ici, tout est fait "maison"» ne manque pas de suite dans les idées:
1. L'irrésistible dénomination de cette gargote tendance paris-plage est bien plus que digne des meilleurs efforts calembourgeois de Stéphane Darricau.
2. A l'heure où j'écris ces quelques mots, je reste encore bouche bée devant l'audace typographique de cette capitale, qui fièrement dréssée au milieu du mot revendique la construction sémantique du néologisme.
3. De plus, il faut imaginer la résonance des termes:«Ici, tout est fait "maison"» parallèlement aux origines des caractères Mistral et Choc, deux scriptes issues de la propre écriture de Roger Excoffon. On pourrait rentrer dans des débats très passionnant sur la part du «Je» en typographie, ou je ne sais quoi mais, moi, je trouve, juste à dire «Chapeau bas!», ça c'est du graphisme à la fois cohérent et subversif (et non pas bassement, simple et classe, comme diraient d'autres).
4. Et quand, finalement, je pense avoir fait le tour de toutes les qualités de cette improvisation graphique, je me laisse encore surprendre devant les points des «I» transformés en tasses de thé fumantes et je jubile...
Non, ce n'est pas moche. C'est drôle, c'est juste et ça va droit au but.
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Enfin un post interessant sur ce fichu blog !
Tu peux pas savoir comment j'ai lutté pour trouver un semblant de contenu, prétexte au titre le plus gras de l'humanité du blog, après ceux de Stéphane Darricau...
D'ailleurs tu as le droit à un lien festif anniversaire de mon premier post, dans la série la typo et la bouffe puisqu'ici on a le droit de mettre des liens dans les commentaires!
J'aime beaucoup les adobe...
papa fier de toi
Je réagi au point 2 :
il ne me semble pas que le fameux LimiThé soit un néologisme. N'allons pas voir plus loin que le bout de notre nez, il s'agit bel et bien d'un jeu de mot, et oui, une blague ! En effet il me semble sauf erreur de ma part qu’un néologisme est un mot ou une expression de création récente (cf. ordinateur ou le plus douteux courriel). Or ici rien ne nous prouve que notre association de la limite et du thé est inédite ou même pas trop datée.
De plus il me semble que le moindre jeu de mots ou création poétique oulipienne ne peuvent être qualifiés de néologisme si facilement (et ce sans jugement de valeur aucun !). En effet le néologisme est un nouveau mot (pour désigner une nouvelle chose ?) entré dans le language courant (plus ou moins bien) participant à l'élargissant de notre vocabulaire vocabulaire (à tort ou à raison). La fonction du jeux de mot est tout autre : explosion du language et la réalité, subvertion, questionnement, rigolade et dedains des monsieurs de l'académie française (Phil Bouvard est un héro). Et pour ça le jeu de mot doit se voir (d'ou la capitale) s'affirmée comme n'appartenant pas au dictionnaire que son cousin le néologisme essaie d'intégrer à tout prix.
Voilà voilà, étant donné le retard de se commentaire je pense que seul les individus ayant souscris à un fil RSS le liront. Désolé pour eux.
Mathieu tu es le Edika du fil RSS